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Arènes de Nîmes
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Les arènes de Nîmes sont un amphithéâtre romain construit vers la fin du ier siècle dans la ville française de Nîmes, dans le Gard.

Les arènes de Nîmes sont un amphithéâtre romain construit vers la fin du ier siècle dans la ville française de Nîmes, dans le Gard.

La construction de l'édifice débute vers 90 après J.-C. . Sa fonction est alors d’accueillir des divertissements pour la population de la colonie de Nemausus. Lors des Grandes Invasions, il se transforme en village fortifié où la population va se réfugier, puis constitue du Moyen Âge jusqu'au xixe siècle un quartier avec ses rues et ses boutiques. Au xixe siècle, le monument est dégagé puis reconverti en arène en 1863. Aujourd'hui, il accueille une vingtaine de corridas et courses camarguaises chaque année et diverses manifestations culturelles (concertsreconstitutions historiques, comme les Grands Jeux Romains, etc.). En dehors de ces événements, l'édifice est ouvert à la visite toute l'année.

Cet amphithéâtre est sans doute, du moins par l'allure générale de sa façade ayant conservé son attique de couronnement avec colonnes engagées et 60 arcades à chaque niveau, son système de circulation publique interne quasi intact et une grande partie de ses gradins (certes dégagés et restaurés au xixe siècle), le mieux conservé au monde. Il n'est cependant pas encore inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, contrairement à son voisin d'Arles pourtant moins bien conservé.

Les arènes de Nîmes font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par la liste de 18401.

L'amphithéâtre romain

Vue des pierres formant les bases de mât pour tendre le velum, au sommet de trois arcades. À gauche la pierre est cassée, montrant le canon cylindrique.

À Nîmes, un seul monument de spectacle antique peut encore être admiré. Il s’agit de l’amphithéâtre, aujourd’hui appelé « les Arènes », qui est l’un des mieux conservés du monde romain.

Vitruve définit les bases essentielles de ces édifices, qui sont les plus imposants du monde romain : « Il convient de répartir des voies d’accès nombreuses et spacieuses, en évitant que celles qui viennent d’en haut ne rencontrent celles qui viennent d’en bas ; on doit pouvoir les rejoindre à partir de toutes les places, en circuit direct et sans détour, de telle sorte que lorsqu’il quitte le spectacle, le peuple ne soit pas serré, mais trouve, quel que soit le siège qu’il occupait, une issue séparée et sans obstacle ».

L’amphithéâtre de Nîmes, datant de la fin du ier siècle de notre ère, observe bien ces bases essentielles. En plan, l’édifice se présente comme une ellipse de 133 m de long sur 101 m de large, avec une piste centrale de 68 m sur 38 m. La façade, composée de deux niveaux de 60 arcades superposées et d’un attique séparés par une corniche, mesure 21 m de haut. Au sommet de la façade, on observe des pierres en saillie trouées qui servaient à fixer le velum qui pouvait s’étendre au-dessus des gradins pour protéger le public du soleil.

La cavea, entourant la piste, divisée en 60 travées rayonnantes et 34 rangs de gradins, pouvait accueillir 24 000 spectateurs. Les 34 rangs de gradins de la cavea sont répartis en quatre maeniana horizontaux, séparées par un couloir de circulation et un muret, appelé balteus.

Chaque maenianum était réservé à une classe sociale, à savoir les plus aisés aux premiers rangs et les plus modestes aux derniers rangs, et chacun desservi par une galerie voûtée, appelé vomitorium. Les vomitoria sont réunis entre eux par des escaliers, ce qui évite la confusion et l’engorgement lors de l’afflux de spectateurs. Sous la piste, se trouvaient plusieurs galeries souterraines où se situaient les coulisses. L’accès à la piste par les gladiateurs se faisait directement par des escaliers depuis les galeries souterraines. L’édifice présente peu de décors sculptés puisque son architecture suffit à lui donner une allure monumentale. La façade est rythmée par des pilastres et des colonnes engagées d’ordre dorique.

L’amphithéâtre de Nîmes est comparable à celui d’Arles, datant de la fin du ier siècle, qui est très proche sur le plan de la conception et de l’architecture. En effet, l’amphithéâtre d’Arles présente également deux niveaux d’arcades en façade très peu décorées. La cavea de l’édifice se composait de 43 rangées de gradins et pouvait accueillir jusqu'à 25 000 spectateurs. L’amphithéâtre de Nîmes peut également être mis en relation avec le Colisée de Rome. Le Colisée, terminé en 80 de notre ère aurait servi de modèle dans la construction de l’amphithéâtre de Nîmes, ce qui montre que la ville de Nîmes voulait se rapprocher au mieux de la civilisation romaine. Nous pouvons noter tout de même quelques différences entre les deux édifices. D’abord, nous observons que le plan du Colisée est moins allongé que celui de l’amphithéâtre nîmois. La façade du monument romain se compose de trois niveaux d’arcades, alors que celui de Nîmes n’en comporte que deux.

Ces édifices imposants ont été bâtis pour accueillir des spectacles très prisés des populations. Le spectacle le plus fréquent et le plus apprécié était le combat de gladiateurs. Nous savons qu’il existait des écoles de gladiateurs qui formaient des volontaires, esclaves ou souvent hommes libres. Ces écoles étaient souvent le dernier refuge pour ses hommes déclassés, rejetés par la société. Les combats de gladiateurs se terminaient parfois par la mort de l’un des adversaires si le vaincu n’était pas gracié par le public. Chaque année, fin avril, ces "ludi" (jeux du cirque) sont reconstitués lors des Grands Jeux Romains auxquels participent plus de 500 reconstituteurs spécialistes de l'antiquité.

Bien que monumental, l'amphithéâtre ne comporte que trois éléments décoratifs : la louve romaine allaitant Romulus et Rémus, deux gladiateurs combattant, ainsi que deux bustes de taureau surmontant une des nombreuses arcades de l’amphithéâtre.

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